Détails sur les créatures magiques

Le phénix

Oiseau fabuleux doté d'une incroyable longévité et capable de renaitre de ses cendres, le phénix est apparu en Egypte il y a plus de trois millénaires. Son mythe a ensuite conquis le monde entier.

Le phénix est sans nul doute le symbole d'immortalité le plus répandu au monde. Apparu pour la première fois dans l'Egypte ancienne, à Héliopolis, son mythe s'est ensuite propagé dans la Grèce et la Rome antiques, pour finalement gagner tout l'Occident, où il a connu son apogée au Moyen Âge. L'Orient et l'Extrème-Orient n'ignorent pas non plus cette créature puisqu'on trouve des légendes très proches du mythe égyptien tant en Chine que dans les pays arabes.

Du passereau à l'aigle royal

Représenté en Egypte sous les traits d'un passereau, puis d'un héron pourpre, le phénix acquiert en Grèce l'apparence qu'on lui connait aujourd'hui: celle d'un aigle royal, ample et majestueux, au plumage rouge, blanc et doré - ce qui lui vaut son nom, qui, en grec signifie "pourpre". Son bec et ses serres sont d'or pur, sa tête est surmontée d'une huppe écarlate. Cette noble apparence et les symboles qu'il incarne - résurrection, i:mmortalité et pureté - ont fait de lui un parfait avatar du Christ à l'époque médiévale, où il apparaît dans de très nombreuses allégories.

Epices, encens et herbes

Partout le phénix est doté des mêmes caractéristiques: cet oiseau merveilleux à la longévité surnaturelle (500 ans ou plus selon les auteurs) possède le pouvoir de renaître de ses cendres. .Lorsqu'il sent sa fin approcher, il se construit un nid tressé d'épices, d'encens et d'herbes aromatiques, puis s'expose aux rayons brûlants du Soleil. Il s'embrase bientôt et laisse les flammes le réduire en cendres. Le lendemain, un vermisseau apparaît dans le nid, qui devient un poussin le jour suivant, et un nouveau phénix au bout de trois jours. Le phénix est unique en son genre: il ne possède ni femelle ni con génère.

Sang et larmes

Outre sa capacité à renaître sans cesse de ses cendres, le phénix est doté de plusieurs autres pouvoirs magiques. Si l'on en croit les légendes, son chant ranimerait le courage de l'hommeau coeur pur et sèmerait la panique chez celui qui est animé de mauvaises intensions. On raconte aussi qu'une seul goutte de son sang suffit à conférer l'immortalité à celui qui la boit. Enfin, les larmes du phénix pourraient guérir toute blessure et toute maladie.

Aux sources du mythe

La légende du phénix est apparue dans l'ancienne Egypte, où l'oiseau fabuleux portait le nom de Benou. Symbole de résurrection et d'immortalité, ainsi que du renouvellement cyclique de la nature, il était associé a Râ, le dieu Soleil, qu'il accompagnait dans sa barque céleste. Un oiseau similaire apparait dans la culture chinoise: le Tanniao, "oiseau de cinabre". Issu des rayons du Soleil, cet oiseau au chant incomparable et régénérateur visitait les jardins des anciens empereurs, ce que l'on interprétait comme un signe de faveur divine.

Le Griffon

Créature fantastiqueprésente dans de nombreuses mythologies, le griffon est hybride comme le dragon; mêlant l'aigle et le lion, il possède la puissance et la férocité de ces deux nobles animaux.

Majestueuse créature hybride possédant un corps de lion associé à une tête et des ailes d'aigles, le griffon traverse les mythologies de nombreuses cultures anciennes. Il apparait pour la première fois, il y a 5000 ans, en Mésopotamie: les griffons avaient alors la charge symbolique de surveiller l'arbre de vie et de garder les portes des cités.

Le gardien des trésors

Plus tard, on le retrouve en Grèce où il remplit tour à tour un rôle de monture ou d'attelage pour Apollon et Némésis et le gardien: il veille ainsi sur la coupe contenant le vin du dieu Dionysos, et sur l'or des Hyperboréens peuple mythique vivant aux confins septentrionaux du monde habité. Fort comme sent aigles ou huit lions selon la légende, le griffon déjoue sans mal les tentatives des voleurs et possède la capacité de détecter les poisons: au moindre contact avec une substance toxiques, ses griffes noircissent.

Cette propriété fera d'ailleurs des serres de griffon une substance très recherchée jusqu'à la fin du Moyen Age: serties d'or et de pierres précieuses, ces pièces sont rares (en réalité des cornes de rhinocéros pour la plupart) passaient non seulement pour déceler les poisons, mais aussi pour conférer des pouvoirs magiques et guérir la cécité.

Le griffon, portrait-robot

Le griffon est généralement représenté avec quatre pattes, deux ailes et un bec, des serres d'aigles à la place des pattes avant, et parfois des oreilles semblables à celles d'un cheval. L'arrière de son corps est couvert d'une fourrure léonine. Selon certains auteurs, seules les griffons femelles auraient des ailes. Le griffon, comme l'aigle, se construit un nid, mais il le remplit de pierres précieuses et d'or. Son ennemi mortel est le cheval. Leur progéniture, extrêmement rare, s'appelle l'hippogriffe.

Une figure ambivalente

Croisement du roi des animaux et du maître des airs, le griffon a généralement été considéré comme puissant et bénéfique. Ainsi, au Moyen Age, en Occident, il a symbolisé la double nature du Christ, céleste et terrestre: on le voit par exemple dans le Purgatoire de Dante, attelé au char de l'Eglise qu'il tire. Cependant, la férocité des animaux qui le composent lui a parfois joué des tours: les auteurs médiévaux en ont également fait un symbole du démon et du mal, une créature avide de richesses et assoiffée de sang.

Architecture et héraldique

Depuis sa naissance, le griffon a été fréquemment utilisé comme figure ornementale. Il décorait ainsi les murs du fastueux palais du roi de Perse Darius le Grand, à Suse, il y a 2500 ans. A l'époque romaine, on le retrouve dans les frises et les pieds de table, les autels et candélabres; plus tard, l'architecture gothique du Moyen age l'utilise couramment pour les gargouilles. Symbole de vigilance, de force et de courage, le griffon fait également partie des emblèmes classiques des armoiries au Moyen Age

Le loup-garou

Redouté pour sa férocité, le loup a terrorisé nos ancêtres pendant des millénaires. Cette peur a donné naissance dès l'Antiquité au mythe du loup-garou : ainsi, au Ve siècle avant J.-C., Hérodote est le premier à faire allusion à une race d'hommes vivant au bord de la mer Noire, capables de se transformer à volonté en loups. Au fil des siècles, de nombreux textes feront allusion à de semblables croyances, associant souvent le loup-garou aux crimes anthropophages.

Une incarnation du diable

Le loup-garou jouit de forces décuplées et se montre d'une férocité sans bornes: il dévore sans pitié toute personne qui croise son chemin. Pour l'empêcher de nuire, le plus prudent est de l'enfermer dans une cage en argent avant sa transformation, puis d'attendre qu'il redevienne humain au matin. Si l'on n'y parvient pas, seule l'eau bénite pourra faire reculer cette créature du diable, et seule une balle en argent en plein cœur pourra l'abattre. Le loup-garou se repère sous sous sa forme humaine grâce à ses sourcils qui se rejoignent, sa pilosité excessive, son majeur allongé ou ses oreilles implantées en arrières de la tête.

Cent mille créatures en Europe

C'est au Moyen Âge que le mythes se précise et prend sa forme actuelle. On considère désormais que la lycanthropie se transmet par la morsure d'un loup-garou, et que celui qui est atteint du mal se transformera irrémédiablement en fauve à chaque nuit de pleine lune. Le loup-garou devient un problème majeur de sécurité publique. Entre le XVe et le XVIIIe siècle, cent mille personnes sont reconnues comme étant des loups-garous et condamnées à être brûlées vives à travers l'Europe. Au XVIe siècle, on enregistre plus de trente mille procès de loups-garous rien qu'en France.

Le procès d'un loup-garou

A la même époque, les habitants de la région de Cologne en Allemagne sont terrorisés par une bête mystérieuse qui dévore indifféremment hommes, femmes et enfants. Après des années de traque, le coupable est enfin capturé. Cet homme, Peter Stubbe, explique que, avant de commettre ces meurtres affreux, il s'entourait la taille d'une ceinture reçues du diable lui même, et se transformait ainsi en loup. Il est condamné à mort et exécuté en place publique. Au XXe siécle encore, plusieurs affaires de loups-garous défrayèrent la chronique sans pouvoir être élucidées.

Lycaon, le roi loup

On trouve dans la mythologie grecque l'une des premières légendes liant la lycanthropie au cannibalisme. Lycaon, roi d'Arcadie, était célèbre pour son impiété. Zeus, le roi des dieux, décida de le mettre à l'épreuve et lui demanda l'hospitalité en se faisant passer pour pour un simple mortel. Lycaon soupçonna le subterfuge et, pour en avoir le cœur net, décida de lui servir de la chair humaine: seul un dieu la reconnaîtrait au premier coup d'oeil. Indigné, Zeus foudroya les cinquante fils du roi et transforma Lycaon en loup pour toujours.